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Jean-Marie Rodrigues
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1 avril 2011

Texte de Sonia CARRARA

Sa part animale

 

          Saisissante. Envoûtante.

Lorsque l'on pénètre dans la salle George-Sand du centre culturel des Carmes où sont exposées les toiles de Jean-Marie Rodrigues, notre regard se sent comme attiré. D'abord par la couleur des toiles. Des couleurs vives: le rouge, le jaune et le noir, des couleurs qui parlent.

Mais très vite cette attirance dépasse la simple couleur.

Le spectateur se sent comme absorbé par les visages que l'artiste a voulu représenter, par leur force, leur violence parfois. Et surtout par la tension qu'ils dégagent.

En effet, les toiles qui composent cette exposition «Sans vanité,l’homme, l’animal», Jean-Marie Rodrigues explore la figure humaine ou animale, à ce moment précis où s'opère une mutation de l'une à l'autre, où les identités basculent l'une vers l'autre.

 Histoire de luttes

Sur les toiles apparaissent des figures farouches, inquiétantes, habitées par des drames et des luttes. «En fait, on ne sait pas trop si ce sont des hommes ou des animaux» confie l'artiste. «Mais tous ces portraits expriment une volonté, des gens qui luttent. A un moment donné, je peignais surtout des humains. Et puis les animaux sont arrivés». Ils se sont imposés à Jean-Marie Rodrigues. Muni de ses acryliques, l'artiste s'isole, «je me mets en condition. Lance de la musique électronique répétitive, mise en boucle».  C’est à ce moment-là que je m’aventure et entre dans une sorte d'entre deux : ce qui est de l’ordre de l'inconscient et du conscient. C’est là qu’il se passe des choses...». Il exprime de ce fait son animalité, cette animalité qui sommeille en chacun de nous. «Je peux griffer les tableaux. C'est inconscient, un peu comme un effet de transe».

Et puis il y a l'œil, comme un repère. Histoire d'accrocher encore plus les regards. «L'œil n'est-il pas au centre de ce que l'individu ressent?».

Un individu, un visiteur, qui ne peut pas sortir indemne de cette exposition parfaitement mise en valeur par l'accrochage de Roselyne Giusti-Wiedemann. Peut-être parce que le temps d'une visite sa part animale, notre part animale, a trouvé écho.

 

Sonia Carrara

16-III-2011

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